Adolphe ne cherche qu’à séduire pour flatter son ego. Pourtant, il se
laisse prendre au piège d’un amour qu’il n’assume pas. Éllénore, elle,
aime sans réserve, quitte à tout perdre. Lui recule. Elle s’accroche. Il
culpabilise, puis fuit. Qui des deux gagnera la partie ?
Dans cette adaptation contemporaine du roman de Benjamin Constant,
Dominique Scheer-Hazemann donne corps à ce duel amoureux avec finesse et
intensité. Elle féminise le regard sans jamais trahir le texte, en
révélant ce que nous partageons tous : la peur d’aimer, la peur d’être
aimé plus qu’on ne le voudrait.
Ici, pas de héros romantique : juste des êtres traversés par leurs
contradictions, entre orgueil, vanité et sincérité. Le spectacle
interroge nos comportements, nos attentes, nos rapports de force
amoureux.
Une relecture à la fois fidèle et très personnelle d’un grand texte intemporel.
Adolphe devient ici un miroir troublant, drôle parfois, lucide toujours,
de nos propres histoires. Un moment de théâtre fort, accessible, qui
parle à tous, sans détour.